Bonjour François Jeanne-Beylot. Vous êtes le fondateur du Cabinet Conseil Troover et depuis le mois de décembre Président du SYNFIE - Syndicat Français de l'Intelligence Economique. Vous intervenez a Search-Day le mercredi 22 mars a 14h15. Merci de nous accorder cet entretien.
Vous avez de nombreux mandats : président du SYNFIE, secrétaire général des Assises africaines de l’intelligence économique, Membre Expert de l’Observatoire de l’Intelligence Économique, etc. Quelle est votre définition de l’intelligence économique ?
J'en reste à la définition originelle de l'intelligence économique, celle du Rapport Marte : "Ensemble des actions coordonnées de collecte, traitement et diffusion de l'information utile aux acteurs économiques, en vue de son exploitation".
J'y ai simplement ajouté le terme "coordonnées". Cette notion de coordination est présente dans le rapport mais pas dans la définition. Elle me semble importante pour ne pas effectuer de façon cloisonnée les métiers de l'IE : l'OSINT et la veille d'un côté, le traitement et l'analyse d'un autre et la diffusion encore ailleurs.
Il s'agit en fait d'avoir dans nos organisations, comme on peut avoir des responsables des systèmes d'information, des responsables de l'information en charge de l'information tout au long de son cycle de vie, de la collecte, de la sécurité et de la protection, du traitement et de la diffusion. Leur fonction est de s'assurer que chaque collaborateur puisse disposer au bon moment et sous la bonne forme d'une information utile, utilisable et à valeur ajoutée. Pour finir, j'insiste sur le traitement de l'information, sous oublier et pourtant apanage de la personne en charge de l'IE, car c'est ce traitement qui donne toute la valeur ajoutée à l'information.
J'y ai simplement ajouté le terme "coordonnées". Cette notion de coordination est présente dans le rapport mais pas dans la définition. Elle me semble importante pour ne pas effectuer de façon cloisonnée les métiers de l'IE : l'OSINT et la veille d'un côté, le traitement et l'analyse d'un autre et la diffusion encore ailleurs.
Il s'agit en fait d'avoir dans nos organisations, comme on peut avoir des responsables des systèmes d'information, des responsables de l'information en charge de l'information tout au long de son cycle de vie, de la collecte, de la sécurité et de la protection, du traitement et de la diffusion. Leur fonction est de s'assurer que chaque collaborateur puisse disposer au bon moment et sous la bonne forme d'une information utile, utilisable et à valeur ajoutée. Pour finir, j'insiste sur le traitement de l'information, sous oublier et pourtant apanage de la personne en charge de l'IE, car c'est ce traitement qui donne toute la valeur ajoutée à l'information.
Vous avez fondé en 2006 l’École panafricaine d'intelligence économique et stratégique, quels sont les besoins en la matière sur le continent africain ?
Les besoins en informations sont aussi importants en Afrique que sur les autres continents. Il y a en revanche des spécificités sur ce continent marqué par une prédominance de l'oralité (qui se répercute sur les réseaux sociaux) et par une défiance fréquente envers les sources d'informations locales.
Les acteurs économiques et politiques africains sont très demandeurs de méthodes et d'outils et s'inscrivent dans une volonté de partage peut être plus marquée qu'en France ou en Europe. Là où règne parfois chez nous une certaine rétention d'information, voire de culture du secret souvent déplacée, nous constatons une forte demande d'échange sur les retours expériences.
En bref, l'intelligence économique est peut-être plus participative en Afrique. C'est d'ailleurs dans ce sens que nous avons créé les Assises Africaines et Francophones de l'Intelligence économique, évènement que nous n'avons pas (encore) réussi à organiser en France ...
Les acteurs économiques et politiques africains sont très demandeurs de méthodes et d'outils et s'inscrivent dans une volonté de partage peut être plus marquée qu'en France ou en Europe. Là où règne parfois chez nous une certaine rétention d'information, voire de culture du secret souvent déplacée, nous constatons une forte demande d'échange sur les retours expériences.
En bref, l'intelligence économique est peut-être plus participative en Afrique. C'est d'ailleurs dans ce sens que nous avons créé les Assises Africaines et Francophones de l'Intelligence économique, évènement que nous n'avons pas (encore) réussi à organiser en France ...
Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui à une entreprise souhaitant mettre en place une stratégie de veille et d’intelligence économique ?
L'intelligence économique est une affaire de bon sens, il faut donc, je pense, prendre les choses dans le bon ordre : -
- commencer, si l'on se réfère à la définition donnée plus haut, à définir pour chaque collaborateur les informations utiles, celles dont il a besoin pour effectuer son travail, sa fiche de poste. C'est de là que tout part, sinon on prend le problème à l'envers, on met en place un outil qui collecte des informations, parfois non pertinentes, souvent inutiles mais qui le deviennent parce qu’on n’en a pas d'autres. Il s'agit donc d'un accompagnement à la fois du décideur, mais aussi de tous ceux qui vont derrière exploiter l'information, donc l'ensemble des collaborateurs. Il nous faut casser des idées reçues sur les outils (souvent perçus comme magiques), des mythes comme l'infobésité ou encore des volontés inaccessibles (et inutiles) d'exhaustivité ou d'omniscience.
- Mettre en place une stratégie d’intelligence économique dans son organisation c'est la placer dans une position de maîtrise de son environnement informationnel. Cela commence souvent par de la veille et peut aboutir à une véritable gestion des connaissances (stock et flux) qui s'avère beaucoup plus rentable pour l'entreprise.
- commencer, si l'on se réfère à la définition donnée plus haut, à définir pour chaque collaborateur les informations utiles, celles dont il a besoin pour effectuer son travail, sa fiche de poste. C'est de là que tout part, sinon on prend le problème à l'envers, on met en place un outil qui collecte des informations, parfois non pertinentes, souvent inutiles mais qui le deviennent parce qu’on n’en a pas d'autres. Il s'agit donc d'un accompagnement à la fois du décideur, mais aussi de tous ceux qui vont derrière exploiter l'information, donc l'ensemble des collaborateurs. Il nous faut casser des idées reçues sur les outils (souvent perçus comme magiques), des mythes comme l'infobésité ou encore des volontés inaccessibles (et inutiles) d'exhaustivité ou d'omniscience.
- Mettre en place une stratégie d’intelligence économique dans son organisation c'est la placer dans une position de maîtrise de son environnement informationnel. Cela commence souvent par de la veille et peut aboutir à une véritable gestion des connaissances (stock et flux) qui s'avère beaucoup plus rentable pour l'entreprise.
Merci François Jeanne-Beylot et rendez-vous en présentiel et en distanciel, le mercredi 22 mars a 14h15.